Vu à Radio-Canada : Le suprarecyclage gagne en prix, mais de quoi s'agit-il?
De plus en plus d'entreprises à Vancouver mettent sur le suprarecyclage, un des principes de l'économie circulaire. À l'inverse des méthodes traditionnelles qui dégradent les matériaux pour les revendre à moindre valeur, cette forme de recyclage permet de maximiser l'utilisation de ces déchets et d'en réduire l'empreinte carbone.
Baguettes à usage unique ou résidus du brassage de l'orge : ces déchets voués aux sites d'enfouissement, qui n'ont aucune valeur aux yeux de certains, sont une richesse pour d'autres. Ça revient à prendre une ressource et à l'utiliser de la meilleure façon possible
, explique Marc Wandler, le fondateur de Susgrainable.
Valoriser les déchets
Cette entreprise utilise la drêche, c'est-à-dire le résidu du brassage de l'orge, pour produire de la farine suprarecyclée. Celle-ci est alors vendue telle quelle ou utilisée pour préparer des aliments : biscuits, crêpes et pain aux bananes.
Tout le sucre va dans la bière. Pour ce qui est des fibres, des minéraux et des protéines, on les recapture tous pour les réintégrer dans notre diète
, affirme le propriétaire de l'entreprise. Ce produit est donc bon pour notre santé à nous et pour la santé de la planète
, ajoute-t-il.
En effet, les résidus sont normalement compostés ou transportés vers des fermes à l'extérieur de la ville pour nourrir les animaux. En utilisant la drêche à Vancouver, M. Wandler a dit contribuer à la réduction des émissions de dioxyde de carbone.
Ce type de partenariat profite également aux brasseurs, qui doit payer pour se départir de ces résidus. Il y a des bienfaits écologiques et des bénéfices économiques
, constate Mauricio Lozano, propriétaire de Faculty Brewing, une des brasseries partenaires de Susgrainable. Si quelqu'un prend [ma drêche] et ne me fait pas payer, ça me va !
s'enthousiasme-t-il.
Partenaires locaux
Les partenariats du suprarecyclage sont établis à l'échelle locale. L'entreprise écoresponsable Chop Value fabrique des produits haut de gamme, y compris des planches à découper et des objets de décoration, à partir de baguettes usées auprès de restaurateurs de la région.
« L'idée consiste à pouvoir récupérer les baguettes localement, à fabriquer localement et à distribuer localement. »
L'entreprise dit recycler environ 345 000 baguettes de bambou par semaine et plus de 10 millions de baguettes par an dans le Grand Vancouver.Plus de 80 000 kilogrammes de carbone sont stockés dans les produits manufacturés par l'entreprise
Réduire les émissions de carbone
Plutôt que de mettre sur une grosse usine de fabrication, de petites usines de production sont portées au cœur des villes pour minimiser les émissions de gaz à effet de serre.
L'engagement pour les produits supracyclés a permis l'ouverture de 11 micro-usines au Canada et à l'étranger.